Villages artisanaux :Une solution gâchée
Le ministère en charge de l’artisanat au Cameroun(MINPMEESA) a en son sein, les villages artisanaux.
Il existe les villages artisanaux internationaux ainsi que les villages artisanaux régionaux et des villages artisanaux locaux qui sont des services rattachés. L’organisation et le fonctionnement de ces services ont été notifiés par le décret du Chef de l’Etat du 21 mars 2015. Ce texte modifie et complète certaines dispositions de l’organigramme du ministère en charge de petites et moyennes entreprises de l’économie sociale et de l’artisanat (MINPMEESA) en ses articles 3,74 et 75. Cette volonté du chef de l’Etat répondait à un souci : Celui de mettre à la disposition des acteurs du secteur de l’artisanat, un cadre qui leur permette de se mouvoir. C’est ainsi que plusieurs villages artisanaux ont effectivement vu le jour dans les chefs-lieux des régions du pays. Des somptueux bâtiments y ont construits à coup de millions de nos francs. A Bafoussam par exemple, l’ouvrage a couté 700 millions de FCFA. Lors de la cér
émonie d’inauguration, le Minpmessa avait indiqué : « l’ouvrage permettra d’accentuer la revalorisation des produits artisanaux pour accroître la contribution des artisans à la production des richesses, et leur assurer de meilleures conditions de vie ». Un discours qui a d’ailleurs été entendu lors de l’inauguration d’autres villages qui ont cette vocation.
Seulement, en dépit de cette volonté du chef de l’Etat, on est désagréablement surpris que ces villages artisanaux soient un motif de propagande pour les responsables de ce département ministériel. Alors qu’ils doivent suivre l’évolution des activités des artisans qui viennent vers eux, ils sont plutôt concentrés sur d’autres choses. La situation géographique de certains de ces villages n’encourage même pas. A Douala, la capitale économique du pays, il a été construit à la sortie du quartier Yassa, situé à l’entrée Est de la ville. Ce qui pose déjà un problème de l’éloignement de celui-ci de tous les touristes et autres compatriotes qui souhaiteraient s’y rendre. L’autre problématique reste celui de l’accompagnement des acteurs qui s’approprient cet outil du chef de l’Etat. Ils sont toujours confrontés aux problèmes de financement qui leur fait cruellement défaut.
Il est donc urgent de revoir le concept des villages artisanaux. En accompagnant ceux qui acceptent d’y prendre des espaces. La mise à la disposition des acteurs qui y viennent des subventions, permettrait à un grand nombre d’entre ces jeunes artisans de s’exprimer à travers ces villages dont certains ne vivent même pas du tout.
G.S.T.
