La structure se sépare définitivement d’un nombre assez important de ses employés ce 21 juillet 2020. La compagnie subit les coups de la conjoncture, qui ne lui est plutôt pas favorable depuis quelques temps.
200, c’est le nombre officiel d’employés renvoyés de la compagnie du transport et de la logistique à l’international. D’après la Direction Générale de l’entreprise, ce débauchage était « incontournable ».
En réalité, cette filiale du groupe français Bolloré cumule des résultats nets négatifs depuis 2017. « Notre métier subit de plein fouet les caprices d’une conjoncture internationale défavorable ayant entraîné de nombreuses faillites. Nous avons pu tenir jusqu’ici grâce au soutien de notre actionnaire. Le plan stratégique mis en œuvre à partir de janvier 2020 a été mis en cause par les effets accélérateurs du covid-19… Bolloré Transport et Logistics Cameroon en cette période de crise est obligée de s’adapter pour sortir renforcée de cette épreuve. Il s’agit d’une phase de transformation pour mieux saisir les opportunités de croissance offertes par le Cameroun et les pays de la sous –région » avoue le top management Mohamed Diop.
Cette mise au chômage ramène son effectif de 1100 à moins de 900 employés. Cette vague touche dans l’ensemble les activités logistiques de l’entreprise (logistique, entreposage, transit y compris l’agence Saga voyage). C’est l’épilogue d’un plan social négocié depuis le mois de janvier, sous l’égide du ministère camerounais du Travail et de la sécurité sociale (Mintss). S’exprimant sur les modalités du licenciement, Grégoire Owona, le ministre camerounais du Travail et de la Sécurité Sociale, rassure que le protocole conclu s’est bien assuré que les droits des licenciés sont respectés. En outre les droits légaux conventionnels, une prime de bonne séparationallouée à chacun, allant de 3 à 9 mois de salaire. Par la suite, d’autres mesures sont prises pour des personnes en situation précaire. Ainsi les veufs et les veuves ont été redéployés.
Malgré les effets notoires de la crise dans le champ économique, la compagnie s’est engagée à mettre en place une organisation efficiente, plus compétitive et inscrite dans le processus de transformation digitale de ses activités. Malgré la perte du terminal à conteneurs du port autonome de Douala (PAD), le groupe Bolloré est d’une empreinte forte dans l’économie camerounaise. Il est Présent depuis plusieurs dizaines d’années, et intervient dans les concessions portuaires. A la suite d’une étude du cabinet Ernst & Young, il en ressort que son activité génère près de 5000 emplois directs (parmi lesquelles 99% de locaux) et plus de 13 000 emplois indirects. A M. Mohamed Diop d’ajouter : « nous jouons un rôle très important dans le processus d’émergence économique de ce grand pays qu’est le Cameroun, et comptons bien continuer à y participer ».