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Prédation foncière
Comment comprendre la boulimie de certaines autorités
Se réfugiant presque toujours sous le fallacieux prétexte relatif au domaine privé ou public de l’Etat, autorités administratives, opérateurs économiques de connivence avec les autorités traditionnelles, font la pluie et le beau temps en matières domaniale, cadastrale et foncières dans les principales villes du Cameroun.
Gilbert Tsimi Evouna alors délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Yaoundé avait fait usage d’une expression désormais célèbre à savoir : « je marche avec mon cercueil sur la tête ». comme pour dire qu’il n’avait plus rien à perdre et rien à gagner quant à ce qui pourrait survenir dans l’exercice de ses fonctions. Allusion faite au rasage du quartier Ntaba à Yaoundé pour des besoins d’assainissement urbain. Le fait pouvait être compréhensible en ce sens que ce bidonville était construit sur l’itinéraire qu’emprunte le chef de l’Etat et tous les hôtes de marque ayant à séjourner dans la capitale politique camerounaise. Si ce cas particulier pouvait se comprendre, ce qui est inadmissible dans d’autres cas, c’est que, s’appuyant sur des besoins d’assainissment et d’embellissement de l’espace urbain ou périurbain, certaines autorités administratives et municipales posent des actions de déguerpissement à des fins inavouées ou alors bien connues : s’en accaparer s’il ne s’agit pas de les céder à ceux qui ont une puissances écomonique et financière avérée.
New-town aéroport Douala (Douala 2ème)
L’actualité dans la capitale économique camerounaise est encore dominée par des casses perpétrées par la mairie de ville au quartier New-Town aéroport. Une action qui a contribué à faire des centaines de familles des sans-abris au moment même où la saison des pluie commence à dicter sa loi. Les victimes qui n’avaient reçu des notifications 48 heures plutôt, n’ont pas eu pour la plupart, le temps de pouvoir vider leurs habitations de leur contenu que déjà les bulldozers de la mairie avaient débarqué pour la sale besogne. Réduisant tout en poussière à leur passage. La justification présentée par les autorités administratives et municipales, laisse pensif plus d’un. Tantôt, il est dit que c’est « dans le cadre des travaux d’assainissement des espaces aéroportuaires du Cameroun, tel que défini par l’Organisation de l’aviation civile internationale (Oaci) et en application des instructions du ministre de l’Administration territoriale objet du message-fax n°000960/MFX/MINAT/SG/DPC/BSC du 03 novembre 2020 », tantôt c’est de la loi et du décret du 22 mai 1984 portant modalité d’application des dispositions d’une loi de 1980, relative à la répression des atteintes à la propriété foncière et domaniale, qu’il est question. Il restera alors à expliquer pourquoi et comment on procédé les opérateurs économiques qui ont érigés des immeubles au milieux de l’échangeur de l’aéroport.
Tsf Douala 2ème
Si du côté de New-Town aéroport, l’on peut se fonder sur l’assainissement des espaces aéroportuaires du Cameroun, tel que défini par l’Organisation de l’aviation civile internationale (Oaci), au lieu-dit « Tsf » au quartier New-Bell, c’était la confusion totale le 21 août 2019, date à laquelle près de 1000 occupants avaient été déguerpis lors d’une impressionnante opération dirigée par le sous-préfet de Douala 2, accompagné pour la circonstance des forces de l’ordre, armées. Cet espace d’une superficie de 6 hectares, dépendait de quatre administrations: le ministère des Finances, à travers les Douanes camerounaises pour la construction de la nouvelle cité des douanes camerounaises, le ministère des Enseignements secondaires avec le projet de construction d’un établissement public d’enseignement secondaires bilingue de New-Bell, les ministères des Postes et Télécommunications par le biais de la Camtel, et celui de la Communication, pour le compte de la Cameroon Radio and Yelevision (Crtv). C’était également sur cet espace qu’avaient été installés par la Communauté urbaine de Douala (Cud), quelques commerçants sinistrés du marché Congo de Douala. Au jour d’aujourd’hui, on est surpris de l’usage qui est fait de cet espace.
Lieudit « Globauto » Douala 2ème
Espace situé sur le prolongement de l’ancienne piste de l’aéroport international de Douala, on y a procédé à des déguerpissement qui se rapportait aussi aux travaux d’assainissement des espaces aéroportuaires du Cameroun, tel que défini par l’Organisation de l’aviation civile internationale (Oaci). En tout cas, c’était la raison évoquée. On est plutôt surpris que ce domaine soit occupé par des structures appartement à des opérateurs économiques privés. Comme si à ce moment les règles édictées par l’Organisation de l’aviation civile internationale (Oaci) en matière d’assainissement des espaces aéroportuaires n’étaient en vigueur que pour une catégorie d’occupants. L’inaction, mieux le silence des autorités administratives et municipales est si assourdissant qu’on ne se perdrait pas en conjecture pour comprendre les raisons d’une telle attitude.
Le fait n’est pas une panacée pour la seule ville de Douala où ces autorités se comportent de la sorte. C’est même récurrent dans la plupart des grandes métropoles camerounaises où il n’est plus difficille de répérer des titres fonciers en leur nom en dépit de ce que prescrit la loi. Les casses et les déguerpissements qui y sont prescrits sont si sopécifiques qu’ils cachent très mal la boulimie foncière qui caractérise ces autorités davantages soucieuses de leur bien-être que de celui des populations qu’elles pourtant censées protéger. Les investissements qu’elles y font ne vont que dans l’unique sens de leur enrichissement propre. Ce, en dépit de ce que dit la loi.